Une coopération bilatérale florissante la BAD et le Canada

Cahier spécial du magazine Entreprendre


Roméo Leblanc, à la BAD



Omar Kabbaj
Le Canada est devenu membre de la Banque africaine de développement en 1982, après avoir participé aux activités de la BAD en versant des contributions au Fonds africain de développement depuis la création de celui-ci en 1972. Il détient actuellement 3,2% du capital-actions et des voix à la Banque africaine de développement et 4,1% des voix au Fonds africain de développement. En tant que membre, le Canada occupe un siège au Conseil des Gouverneurs, organe suprême de décision de l'organisation et un siège permanent au Conseil d'administration de la Banque.

La coopération bilatérale florissante du Canada et de la BAD ne date pas d'hier. La BAD bénéficie de l'assistance technique canadienne depuis 1967. Sur le plan provincial, elle a conclu deux accords, respectivement avec l'Ontario et le Québec. Ces dernières années, les contrats passés auprès de fournisseurs et de consultants canadiens ont considérablement augmenté. De 1975 à la fin de 1999, la part de marché des entreprises canadiennes dans les marchés financés par la BAD affichait un montant cumulé de 324 886 000 $US, soit 2,1 % du total des décaissements. En 1999, les statistiques de la Banque classaient le Canada au quatrième rang des fournisseurs en services de consultation après la France, l'Allemagne et l'Angleterre.

Pour les entreprises offrant des services-conseils, le gouvernement canadien par l'intermédiaire de l'Agence canadienne de développement international (ACDI), a créé à la Banque un fonds spécial d'assistance technique du Canada. L'utilisation de ce fonds lié à l'embauche de consultants canadiens vise entre autres à inciter un plus grand nombre de Canadiens à participer aux stades préliminaires des gros projets pluriannuels de développement, qui peuvent faciliter l'obtention d'autres contrats.

L'augmentation perceptible du nombre d'entreprises canadiennes déployant des efforts soutenus pour obtenir des contrats dans le cadre de projets financés par la BAD, permet de croire que la tendance se maintiendra et se diversifiera au cours de ce millénaire. La mission du précédent Gouverneur Général du Canada, Roméo Leblanc, en Afrique, avec une délégation de gens d'affaires canadiens a démontré l'intérêt croissant des entreprises canadiennes pour le continent.

S'initier aux mécanismes

Les consultants et fournisseurs qui souhaitent obtenir des contrats dans le cadre de projets financés par la BAD doivent d'abord se renseigner sur la problématique, les priorités et les objectifs actuels du développement qui influent sur les activités de la Banque. En prenant la peine d'analyser les programmes de développement économique et social en cours en Afrique, les entreprises seront mieux aptes à tenir compte de ces enjeux dans leur approche pour présenter une soumission sur un projet. À ce titre, les rapports et publications de la Banque sont une source importante d'information.

Par ailleurs, comme dans toutes les institutions multilatérales de prêt, les projets financés par la BAD progressent en suivant un cycle comportant plusieurs étapes. En étant renseignée sur l'étape à laquelle un projet est rendu, une entreprise peut aisément en prévoir le calendrier d'éxécution et réagir lorsque se présente la possilibilité de faire des soumissions.

La toute première liste de projets en réserve pour chaque pays est le Programme indicatif de prêts. Celui – ci est essentiellement une liste des principaux projets qu'un pays compte réaliser, classé selon l'année prévue d'approbation. Lorsqu'un projet est officiellement entré dans le cycle du projet, la BAD l'annonce dans son résumé trimestriel des opérations disponible sur le site Internet de l'institution ou sur le babillard électronique du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.

Les entreprises canadiennes intéressées à présenter des soumissions pour l'éxécution de projets (plus spécialement les entreprises qui en sont à leurs premiers pas sur ce marché) devraient initialement s'adresser à des organismes canadiens pour obtenir des renseignements et des conseils préliminaires. Les gens d'affaires canadiens qui veulent se rendre sur place doivent d'abord s'adresser au Bureau de liaison avec la Banque africaine de développement (BLIFI-Abidjan) à l'ambassade du Canada à Abidjan pour une meilleure orientation par les chargés de projets.

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