Les maladies mentales au travail

par Louis St-Hilaire

Le travail est-il en train de nous rendre fous?


Pour faire face à la globalisation des marchés et à l'intensification de la concurrence dans toutes les sphères de l'activité économique, les entreprises sont poussées à agir vite pour faire preuve d'innovation et mettre en place une série de mesures destinées à améliorer leur productivité.
Pour les employés, qui écopent souvent du lourd mandat de faire plus avec moins, de telles mesures sont exigeantes et amènent leur lot d'inquiétudes et d'insécurité. Depuis environ 20 ans, des chercheurs et
spécialistes de la santé publique multiplient les appels à la prudence aux dirigeants d'entreprise : s'ils ne cessent de considérer les ressources humaines comme des citrons qu'ils peuvent presser indéfiniment, ils verront apparaître une puissante vague de problèmes de santé mentale.
Aujourd'hui, force est d'admettre que leurs avertissements étaient loin d'être alarmistes. Partout dans le monde, dans tous les secteurs d'activités, des travailleurs présentent un niveau de détresse psychologique inquiétant. Épuisés, anxieux, surmenés, stressés, des dizaines d'entre eux tombent chaque jour au combat. Est-il déjà trop tard pour se replier et revoir les stratégies? Pas encore, croient la plupart des spécialistes. Mais il faut assurément le faire maintenant, et résolument.








L'organisation du travail sous la loupe

Dépression majeure, anxiété, syndrome du survivant… Au sein des entreprises, ces notions, encore vagues il y a dix ans, représentent maintenant l'ennemi numéro 1, celui qui les force à revoir en profondeur les modes d'organisation du travail et de gestion des ressources humaines.











Des approches à revoir

Une fois que l'on a pris conscience que le travail contribue sans doute largement à la multiplication des cas de problèmes de santé mentale à laquelle on assiste depuis quelques années, comment fait-on pour corriger la situation? Pour toutes les organisations des secteurs privé et public aux prises avec des taux d'absentéisme importants qui engendrent des coûts énormes, c'est la question à un million de dollars. Et parfois même beaucoup plus…











Parfois périlleux, le retour

Si le sujet des maladies mentales liées au travail a enfin fait l'objet de l'attention qu'il méritait ces dernières années, il demeure néanmoins tabou au sein de nombreuses organisations. Et rarement cette situation est-elle plus évidente qu'au moment du retour d'un employé ayant dû s’absenter pour de telles raisons.













Desjardins: une approche globale de la santé qui porte fruit

Conscient que les nombreux changements qui sont apportés à l'organisation depuis quelques années — et qui continuent à se multiplier — sont souvent éprouvants pour les employés, Desjardins a consacré, en 2005, plus de 6 millions de dollars au seul chapitre de la gestion globale de la santé de son personnel.











Hydro-Québec: Une intervention adaptée en santé mentale

Préoccupée de longue date par la santé et la sécurité de son personnel, Hydro-Québec a développé, au fil des ans, des systèmes qui lui permettent de suivre avec précision l'évolution du taux d'absentéisme, mais surtout d'analyser ce qui l'explique. C'est ainsi que la société d'État a pu constater, bien avant la plupart des entreprises, une progression importante des absences pour raison de santé mentale.












Quand la santé mentale paie pour notre dette de sommeil...

Menés par des impératifs de performance et de productivité, plusieurs travailleurs ont pris l'habitude de ramener du boulot à la maison, quitte à réduire un peu leur nuit de sommeil. Loin d'être aussi anodines qu'on veut bien le croire, ces privations auraient des répercussions importantes tant sur leur santé que sur le fonctionnement de la société…




La santé mentale en première ligne

Comme individus, on a parfois l'impression que le cancer ou les problèmes cardiovasculaires peuvent frapper à tout moment, mais que l'on est en quelque sorte immunisés contre les affections psychologiques graves. C’est ce genre de préjugé, selon le Dr André Delorme, directeur de la Santé mentale au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) du Québec, qui fait qu'il nous apparaît parfaitement légitime, comme société, de développer de façon prioritaire les soins de santé physique. Pourtant, Dieu sait combien personne n’est à l'abri de la maladie mentale, et qu'il est important de chercher à redresser cette tendance.
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