UNE PRUDENTE ÉVOLUTION

Cahier spécial du magazine Entreprendre

Que l'Afrique ne vienne pas au premier rang des priorités gouvernementales québécoises est un secret de polichinelle. Pourtant, bon gré mal gré, ce continent qui a toujours entretenu avec le Québec des liens de coopération et d'amitié gagne du terrain auprès des décideurs politiques sous l'impulsion des gens d'affaires.

Dans son discours prononcé le 18 avril devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), Louise Beaudoin, ministre des Relations internationales, confirmait la première place des Amériques dans les priorités de l'action gouvernementale en matière de relations internationales, suivies de la Communauté européenne, de l'Asie et enfin de la zone Afrique et Moyen-Orient. La proximité et le potentiel immense du marché américain appuyé par l'ALÉNA ainsi que la création de la future zone de libre-échange pèse lourdement dans la balance.
Comment l'Afrique peut-elle dès lors se positionner aux côtés d'une Europe favorisée par sa position géographique et ses liens naturels et d'une Asie dotée d'une plus grande puissance économique? L'Afrique n'est pas en reste, explique Bertrand Juneau, directeur Afrique et Moyen-Orient au ministère des Relations internationales du Québec (MRI) : «Le Québec a des relations bilatérales et multilatérales (à travers la Francophonie) et avec l'Afrique qui sont modestes mais qui évoluent. Nous avons des ententes de coopération avec plusieurs pays, dont le Maroc, l'Égypte, la Tunisie, le Sénégal, la Côte-d'Ivoire et depuis la fin de l'Apartheid, l'Afrique du Sud. Une modification de notre perception de l'Afrique émerge ainsi qu'une volonté politique de changer notre façon de voir ce marché. Plusieurs missions ministérielles sont prévues à cet effet.»
Sur le plan multilatéral, l'action gouvernementale s'articule sur troix axes, confie René Leduc, le directeur général pour les affaires multilatérales : «Le Québec appuie fortement le Forum francophone des affaires comme outil de développement des échanges commerciaux dans la Francophonie. Il soutient le Fonds francophone des inforoutes car une Afrique branchée sera plus ouverte sur le monde et la démocratie ainsi que le respect des droits de la personne, qui constituent à ses yeux des conditions essentielles au développement.»
Le Québec poursuit sa politique afin de permettre l'éclosion des échanges: «Notre gouvernement va continuer à établir des relations durables et solides avec certains pays signataires d'ententes et accroître la connaissance de l'offre des entreprises québécoises auprès d'acteurs politiques et économiques en Afrique», révèle M. Juneau. À ce titre, les événements de mai serviront de tremplin pour exposer l'approche québécoise.

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